Les start-up françaises continuent de croître, mais à un rythme plus ralenti
En 2025, la France compte 1 200 start-up supplémentaires par rapport à l’an dernier. Elles ont créé près de 50 000 emplois internes et le chiffre d’affaires consolidé mondial moyen a progressé de près de 16 % en un an. L’écosystème d’innovation français continue de croître, c’est indéniable. Cependant, la dynamique globale ralentit, à l’image des données relatives aux levées de fonds au premier semestre 2025 : après plusieurs années de croissance, le capital-risque en France a connu un net ralentissement depuis le début de l’année, les start-up françaises ayant levé près de 2,8 Mds € en six mois. C’est une baisse de 35 % en valeur et de 24 % en volume par rapport à la même période l’an dernier. Or, lever des fonds reste une option prioritaire pour les jeunes start-up, alors que le recours à la dette bancaire ou la recherche de consolidation ne deviennent des options privilégiées que pour les start-up à partir de la série B, plus solides et plus rentables. Un nouveau frein au déploiement par les VCs de leurs actifs est apparu depuis 12 mois : la baisse de qualité du deal flow, phénomène également souligné par les structures d’accompagnement des start-up.
Retour de bâton à la suite des années d’euphorie de la start-up nation qui ont vu de nombreuses start-up se créer et être financées, ou véritable tendance ? Si elle venait à se confirmer dans les prochaines années, elle risquerait d’engager un réel ralentissement de la capacité d’innovation de la France.
Un écosystème troublé par le contexte économique, politique et géopolitique, aussi bien national que mondial…
Craignant une accentuation de l’instabilité politique et de nouveaux arbitrages défavorables dans le prochain projet de loi de finances, l’ensemble de l’écosystème juge le contexte économique et politique national comme particulièrement risqué dans les 12 prochains mois. D’autant plus lorsque les acteurs sont dépendants des financements publics : ces derniers représentent près de 33 % des ressources des structures d’accompagnement des start-up en France.
La situation géopolitique et économique à l’international est également source d’inquiétude : l’écosystème a attendu un accord sur les droits de douane, qui risque d’être rendu caduque par l’offensive du président des États-Unis sur les réglementations européennes sur les marchés numériques. Les start-up cherchent à contenir leurs inquiétudes face aux risques d’isolement commercial et de ralentissement de leur internationalisation, tandis que les investisseurs s’emploient à préserver l’attractivité de la France et de l’Europe face à la concurrence étrangère.
… mais qui reste résilient, toujours !
Le tableau n’est pas noir : les 12 derniers mois ont été riches en développements technologiques, l’Europe est restée unie face au risque de chaos et les décideurs publics n’ont jamais été aussi motivés à instaurer une préférence européenne dans la commande publique, à mobiliser de l’épargne privée pour financer l’économie réelle, ou à harmoniser le droit européen pour faciliter l’accès au marché pour nos entreprises. Tout ce dont l’écosystème a besoin pour continuer à se développer, et permettre une véritable compétitivité. On y croit !